Au Sud, une Italie plus confidentielle - La Calabre tout en nuances

Au programme - Les trésors de Rossano. Perchée sur son promontoire, Rossano, ancienne citadelle byzantine, attire tous les regards. En compagnie d’un guide francophone privé, vous découvrez les joyaux que la cité tente de mettre hors de portée. Blottie dans un bâtiment du XVe siècle, une délicieuse galerie est consacrée à l’or noir calabrais : la réglisse. Autre douceur locale : la populaire ‘Nduja, saucisse de porc épicée. Elle s’accompagne… d’olives bien sûr ! Plus loin, le musée diocésain traite d’un sujet autrement plus sérieux : il abrite le Codex, plus ancien manuscrit grec encore existant, chef d’œuvre de la littérature évangélique.

À ne pas manquer - Le monastère Santa Maria del Patire. À une vingtaine de kilomètres de Rossano, le monastère Santa Maria del Patira se dérobe au regard, emmitouflé dans un épais manteau de forêt. Édifié par Bartolomeo di Sìmeri au début du XIe siècle sur ce qui fut une église byzantine, il connut un âge d’or prolifique avant de tomber dans l’oubli. Si le campanile et le cloître attenant ne s’en sont jamais relevés, l’église vaut à elle seul le détour. Les murs de la nef arborent un revêtement de mosaïques qui met à l’honneur un bestiaire fantastique peuplé de centaures, licornes, félins et griffons. L’ensemble monastique constitue un beau mélange des genres : architecture byzantine et arabe, styles de diverses régions d’Italie du Sud sous domination normande.
À voir également - Le château ducal de Corigliano Calabro. Les hauteurs de cette voisine de Rossano sont marquées par l’imposante silhouette du Castello Ducale, l’un des châteaux les mieux conservés de l’Italie méridionale. C’est Robert de Hauteville, dit Robert Guiscard, qui aurait ordonné la construction de la forteresse au XIe siècle. Aventurier issu du duché de Normandie, celui-ci s’illustra en Méditerranée jusqu’à devenir duc des Pouilles, de Calabre et de Sicile. D’édifice militaire, le château se transforma au fil des siècles en demeure seigneuriale. Aujourd’hui restauré, on peut y découvrir les prisons, les cuisines mais aussi les chambres de la noblesse et une "galerie des glaces" où s’alignent miroirs cernés de dorures, lustres en cristal et plafonds en trompe-l’œil. La vue qui s’offre sur la plaine de Sibari depuis la tour clôt admirablement la visite.

Retour sur la côte ouest pour rejoindre Pizzo Calabro, face à la mer Tyrrhénienne. Installation pour deux nuits dans un petit hôtel bardé de bleu et de blanc implanté en plein centre-ville. Décoré avec des matériaux raffinés, il oscille entre partis pris design et classique tout en conservant une harmonie parfaite. À l'extérieur s’étend une belle terrasse fleurie ouverte sur les flots. L'atmosphère est chaleureuse, un esprit familial prédomine. À pied ou à l’aide des vélos mis à disposition, on rejoint gaiement le beach-club de l'établissement, non loin de là.
À voir, à faire - Se perdre dans les ruelles du Centro Storico ; craquer pour un tartuffo de Pizzo, dessert glacé local au cœur coulant de chocolat ; se faufiler au sein l’église Piedigrotta construite à même la roche en bord de mer ; patrouiller au sommet des tours du Castello Murat ; s’installer aux côtés de la sculpture du Collectionneur des vents pour scruter avec lui l’horizon.
En option - Pizzo Calabro en compagnie d’un guide.

L’heure est venue de rejoindre Reggio de Calabre, à la pointe de la botte italienne.
À voir en chemin - À 25 kilomètres au nord de Reggio de Calabre, face aux îles Éoliennes, la cité de Scilla apparaît indissociable de la falaise sur laquelle elle fut bâtie. Au loin, dans le détroit de Messine, la rencontre des mers Ionienne et Tyrrhénienne donne naissance à d’occasionnels tourbillons. Ainsi naquit la légende du monstre Scylla : six têtes, une triple rangée de dents, un faible pour les marins. C’est bien la quiétude, pourtant, qui prédomine aujourd’hui dans la bourgade. Sur la rive, la superbe plage de Marina Grande est fermée par l’éperon rocheux de Punta Paci. Perchée à son sommet, la silhouette du Castello Ruffo est immanquable. Elle surplombe le port où cabotent des bateaux chargés d’espadons.
À l’arrivée à Reggio de Calabre, installation pour la nuit dans un bâtiment Art Nouveau du début du XXe siècle. L’adresse a coutume d’accueillir divers évènements artistiques : expositions, concerts… Pas étonnant, dès lors, que la décoration contemporaine des chambres intègre des meubles réalisés par des artisans locaux. Depuis le rooftop, on savoure la douceur de l’air en même temps qu’un vin calabrais, bercé par les échos de la vie en contrebas.

Déjà prévu - Vos entrées pour le Museo Archeologico Nazionale. Avant de quitter la cité, dirigez-vous vers la piazza Giuseppe De Nava. C’est ici qu’est installé le musée-star des environs. Si le site est divisé en plusieurs sections (préhistoire, archéologies grecque, romaine, byzantine et même un segment sous-marin), deux immenses statues de bronze concentrent tous les regards : celles des puissants guerriers de Riace, parfaitement conservées.
Route pour Tropea le long de la "Costa degli Dei" (Côte des Dieux), tronçon de terre qui s’étend de Pizzo Calabro à Nicotera. Selon la légende, les divinités elles-mêmes furent conquises par la splendeur de ce coin de pays : les rives de sable blond s’étirent paresseusement, les cavités creusées dans la falaise se dérobent au regard des curieux et de puissants éperons rocheux scellent le tout. Quant à la mer Tyrrhénienne, au fur et à mesure que l’asphalte prend son envol, elle offre un dégradé de bleu digne des plus belles aquarelles.
Parvenu à Tropea, installation pour deux nuits au cœur d’une bâtisse à trois niveaux qui s'accroche à la falaise. En contrebas, la plage se rejoint directement via un escalier vertigineux. De l'autre côté s'étire le quartier historique. Depuis le rooftop, on prend la pleine mesure de l'emplacement rêvé de l'hôtel, à cheval entre l'animation de Tropea et l'étendue de bleu qui l'enveloppe. Dans un coin, le barman expert prépare des cocktails qui se savourent en observant le spectacle du coucher de soleil.

Au programme - Visite de Tropéa et d’une ferme calabraise. L’azur de l’eau, le doré du sable. Et, en toile de fond, s’élançant dans une vertigineuse perpendicularité, la falaise surmontée de façades de Tropea. Seul le monastère Santa Maria dell’Isola, sur son rocher les pieds dans l’eau, ose troubler cette apparente symétrie. Après avoir gravi les marches menant au centre-ville, on va de rues étroites en places inattendues en compagnie d’un guide omniscient. Aux portes de la cité, une famille de fermiers se spécialise dans les produits locaux. Charcuterie et fromage calabrais, mousse d’oignon, saucisse n’duja et huile d’olive forment les ingrédients d’un festin réussi.