Haïti

Rara & folk vaudou à Haïti

Rara & folk vaudou à Haïti

Dans la playlist "Musiques de Caraïbes" de Voyageurs on y trouve également du Rara et du folk vaudou sur la route d'Haïti.

 

Son nom sonne comme une exquise confiserie : Emerante de Pradines. Quand elle est morte début janvier 2018 à l’âge de 99 ans, Haïti a perdu sa grand-mère. Née dans la bourgeoisie artistique de Port-au-Prince (son père était le compositeur Ti Candio), Emerante de Pradines était danseuse, comédienne, chanteuse et anthropologue diplômée de l’université de Columbia (où elle avait rencontré son mari américain). Elle fut surtout, au début des années 1950 et dans un mouvement de créolisation sociale, la première artiste à enregistrer et valoriser des chants du répertoire traditionnel vaudou, à une époque où la chose était taboue. Interprétées à la guitare, gracieuses et mélancoliques, les chansons d’Emerante de Pradines ont rendu présentables et accessibles les mystères du vaudou. Dans son versant festif, pendant le carnaval, la musique vaudoue, connue sous le nom de rara, ramène Haïti à la transe, à l’Afrique.

Chant, tambours, cornets de zinc et flûtes de bambou (puis de PVC) s’entrechoquent et s’entremêlent dans une musique folle, “où l’on pousse le défoulement jusqu’à quitter l’ici-bas pour voler avec les esprits”, comme dit le bien-nommé chanteur Carlton Rara. Et si le rara d’Haïti ne ressemble à aucune autre musique des Caraïbes, c’est peut-être grâce aux ingrédients de sa créolisation : il serait né de la rencontre entre la musique des esclaves venus d’Afrique et celle des Amérindiens Taïnos, en dehors de l’influence coloniale européenne.

 

 5 musiques haïtiennes à écouter

Emerante de Pradines Legba Na Console

Pierre Chériza Fènèlus Papa Loko Malad

Haïti Dance Orchestra Rasbodail Rhythm

Toto Bissainthe Soley Danmbalab

Racine Mapou De Azor Dangere

 

Où sortir à Port-au-Prince ?

Pour manger ou dormir en musique, l’hôtel Oloffson est un monument historique, un bijou en dentelle de bois dont la construction date de 1896. Il appartient désormais au fils d’Emerante de Pradines, Richard Auguste Morse, qui s’y produit tous les jeudis soirs avec RAM, son groupe de mizik rasin.

60, avenue Christophe, Port-au-Prince

 

Suite de notre dossier sur les musiques des Caraïbes avec : 

Le Groove & bélè en Martinique

Le Goombay et la guitare folk aux Bahamas

Le Boléro à Cuba

 

Photographie de couverture : Jérôme Galland