La capitale autrichienne ne se résume pas à ses valses, ses palais baroques, à Mozart ou à ses cafés historiques. Sous le vernis impérial, Vienne cultive un autre visage : cosmopolite, hédoniste, inventive. De marchés populaires en gratzel (quartiers) branchés, de vignobles en baignades urbaines, la ville se dévoile à travers des expériences inattendues. La preuve par huit.
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Flâner dans le Freihausviertel, le quartier qui monte
Ce gratzel du 4e arrondissement est longtemps resté sous les radars, pourtant c’est l’un des endroits le plus agréables de Vienne. Ancien quartier populaire, le Freihausviertel est devenu le repaire préféré des créatifs de la ville. Il regorge de galeries d’art fantastiques, de restaurants branchés, de boutiques indépendantes, de bars sympas. On y trouve aussi l’un des musées les plus intéressants de Vienne, celui du Troisième Homme, dédié au film culte de 1948. Parmi les innombrables bonnes adresses du quartier, crush immédiat pour le café Vollpension, un lieu intergénérationnel où des grands-mères préparent gâteaux et strudels maison dans une atmosphère rétro. Ainsi que pour Meinklang Hofküche, véritable incarnation du farm-to-table où l’on déguste des plats élaborés presque exclusivement à partir des produits de la ferme familiale des propriétaires, située dans le Burgenland. Dans la petite épicerie attenante, il est possible de faire ses emplettes et de repartir avec une bouteille de vin nature ou une confiture de la maison.
Vollpension © Mark Glassner
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S’offrir une virée gourmande au Naschmarkt
À quelques encablures du Freihausviertel, voici le Naschmarkt. Avec près de 120 étals, bars et restaurants, ce marché déploie une offre culinaire extrêmement diversifiée. C’est entre ses stands que les Viennois viennent boire un coup ou grignoter un morceau à l’heure de l’apéritif. Le soir venu, les DJs assurent même parfois le divertissement. Le marché aux puces, organisé chaque samedi, fait lui l’objet d’un véritable culte. Après y avoir déniché une pépite, il est de bon ton de bruncher chez Neni. L’établissement, fondé par la cheffe Haya Molcho, sert une cuisine levantine joyeuse : shakshuka fumante, labneh, pitas tièdes et salades herbacées. À la belle saison, les tables extérieures se disputent comme des trésors – on y goûte autant la convivialité viennoise que la chaleur de Tel Aviv. Une halte gourmande, joyeuse, cosmopolite, à l’image de la ville.
@ NENI am Naschmarkt/Nuriel Molcho
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Goûter au Gemischter Satz
Peu de capitales européennes peuvent se targuer d’avoir des vignes sur leur territoire. À Vienne, le vin se cultive à quelques stations de tram du centre-ville, sur les hauteurs dominant le Danube. Des rangées de Grüner Veltliner et de Riesling (entre autres cépages) poussent sur les collines du Kahlenberg et du Nussberg. Les viticulteurs y puisent la matière pour produire une spécialité unique : le Wiener Gemischter Satz. Cultivé depuis des siècles, ce vin composé de différents cépages pressés et vinifiés ensemble (jusqu’à une vingtaine) connaît actuellement un vrai renouveau. Au point d’avoir conquis le cœur de nombreux restaurants étoilés aux quatre coins du monde. Mais le meilleur endroit pour le déguster est sans doute un Heuriger, une sorte de taverne viticole, emblématique de la ville. Dans ces lieux de rencontre à la convivialité légendaire, on arrose les spécialités viennoises comme la wiener schnitzel avec un bon verre de Gemischter Satz.
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Se balader dans les Balkans sans quitter la ville
Direction Ottakring, dans l’ouest de la capitale. Ce quartier populaire s’impose aujourd’hui comme le cœur multiculturel de Vienne. Le long de l’Ottakringer Straße, les effluves de grillades serbes et de bureks dorés précèdent les enseignes en alphabet cyrillique. On parle ici bosniaque, croate, serbe. On appelle d’ailleurs la rue “Balkan Mile” : une succession de cafés, bars et restaurants venus de l’ex-Yougoslavie. La convivialité y est immédiate, sincère, loin des dorures du centre historique. Parfait pour boire un café turc serré, un verre de rakija, écouter de la musique traditionnelle ou encore vivre un match de foot retransmis sur grand écran dans une ambiance fiévreuse.
@pier22wien/booteria.vie
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S’octroyer un plongeon urbain
Difficile de le concevoir en hiver mais dès que le thermomètre grimpe, les Viennois filent vers le Danube. Le fleuve, large et paresseux, s’offre à la baignade dans des espaces aménagés d’un design impeccable. Le plus surprenant : Pier 22, une plateforme flottante flambant neuve signée par un collectif d’architectes renommés. Depuis peu, les Viennois peuvent venir s’y relaxer ou boire un verre entre pontons en bois clair, transats minimalistes et escaliers plongeant dans l’eau. Récompensé par les Design Awards de la prestigieuse revue Monocle, l’endroit condense tout l’esprit de la ville : un goût pour l’architecture fonctionnelle, la nature apprivoisée et le plaisir sans ostentation.
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Embarquer pour un voyage à bord du Ring Tram
C’est un tramway jaune, un peu rétro, qui tourne sans fin autour du cœur historique : le Ring Tram. En une trentaine de minutes, on voyage dans le temps – du Parlement néoclassique à l’Opéra, de la Hofburg aux rives du canal. Les Viennois le prennent rarement, mais pour le visiteur curieux, c’est une merveilleuse introduction à l’histoire urbaine de la ville. Tout le génie architectural de la capitale défile au fil des rails. Chaque arrêt dévoile une strate de Vienne : impériale, Art nouveau, moderniste. Et, entre deux annonces audios, le regard glisse sur les façades ou les cafés aux grandes vitrines pour un voyage dans le temps, tout en douceur.
© WienTourismus/Julius Hirtzberger
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Buller entre Mariahilf et Neubau
Entre le MuseumsQuartier et la grande artère commerçante de Mariahilfer Straße, Vienne se réinvente. Mariahilf et Neubau, quartiers jumeaux du 6e et du 7e arrondissement, concentrent une grande partie de l’énergie créative de la ville. Mariahilf, jeune, dense, énergique, s’étire le long de sa longue artère bordée de vitrines et de cafés. Les grandes marques internationales y ont élu domicile. Tout juste de l’autre côté de la rue, Neubau accueille une vibration plus détendue et des échoppes plus confidentielles. Les façades du XIXe siècle camouflent des studios d’artistes, des start-ups culturelles et des concept stores. Le soir, les terrasses s’animent, les galeries ouvrent tard, la musique s’échappe des bars du Siebensternviertel. Vienne prend des airs de fête.
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Boucler la boucle depuis la grande roue du Prater
Impossible de quitter Vienne sans saluer la Riesenrad, grande roue mythique du parc du Prater, qui domine le paysage de ses 65 mètres de hauteur. Construite en 1897, elle fut longtemps la plus haute du monde. Ses cabines en bois grincent doucement, comme un écho au temps passé. Vue d’en haut, la ville s’étend en un patchwork de toits pastel, de dômes et de verdure : le Danube, les vignobles, le centre impérial. Détail insolite : pour les plus téméraires, le “Platform 9”, wagon à plancher de verre et harnais de sécurité, offre une montée… à ciel ouvert.
Photographie de couverture : © WienTourismus/Mafalda Rakoš
