Le Liban est un merveilleux pays berceau de civilisations, condensé d’ “Orientitude”. Il faut aborder l’Orient compliqué avec des idées simples disait le Général de Gaulle. Les quelques lignes qui suivent sont notre modeste contribution à faciliter l’expérience libanaise.

 

Tout d’abord pourquoi faire simple, il y a deux monnaies au Liban, la livre libanaise et le dollar. Les deux ont cours et se mélangent parfaitement Vous pouvez payer dans une monnaie, et on peut vous rendre dans l’autre. Votre interlocuteur aura fait immédiatement le calcul. Paiement par carte de crédit ? (très répandu dans la sphère touristique). On vous demandera de choisir la monnaie que vous souhaitez voir appliquer. Les distributeurs de billets vont aussi vous demander si vous voulez être débité en dollars ou en livres mais ils vous distribueront en priorité des livres parfois, mais pas toujours, des dollars. Cette dualité des monnaies tient aussi à la diaspora libanaise.

Il y a 12 millions de Libanais dans le monde et six millions au Liban. Tout le monde revient régulièrement au pays, les poches bourrées de dollars. Sans eux comment comprendre que les restaurants à 50 usd et plus/tête soient constamment pleins alors que le salaire mensuel moyen tourne entre 500 et 600 dollars ? Car le Liban n’est pas donné. Le coût de la vie est à peine 15% moins cher qu’en France. Les restaurants branchés des quartiers chics sont aux prix parisiens, avec une qualité et un décor souvent meilleur à prix comparable. Ajoutez 10% de pourboire systématique. Le pourboire est institutionnel. On donne toujours, la jauge est à 2 000 livres : au taxi, à la personne qui vous remplit votre sac à la caisse du supermarché, au coursier qui vous amène la pizza à l’hôtel etc. Votre chauffeur accompagnateur s’attend à l’équivalent de 10 à 15€/jour, le guide entre 5 et 7€ par personne et par jour. Un porteur de valise : l’équivalent d’1€.

À propos de taxi, premier axiome : ne jamais héler un taxi dans la rue. Vous appelez (ou faites appeler) ou on vous envoie un taxi. Il n’y a pas de compteur. Les prix sont simples : une course dans le même quartier 5 000 livres, une course vers le centreville : 7 000 livres (+ pourboire). Le chauffeur parlera français (s’il est chrétien) ou anglais (musulman) et saura où vous emmener. Les adresses étant fantaisistes on décrit l’endroit où l’on est ou celui où l’on va : à côté de la pharmacie Untel, au bout de la rue de l’immeuble Chose, à côté du restaurant Trucmuche etc. Autre solution  : Uber. Fonctionne parfaitement, vous géo localise, pas de discussion tarifaire et on vous facture sur votre carte de crédit. N’oubliez pas le pourboire néanmoins

Dans la ville pas d’insécurité particulière (on déconseille le quartier de l’aéroport), les précautions à prendre habituellement dans une métropole étant de rigueur. Ni plus, ni moins. Les plus aventureux pourront utiliser les “servis” taxis collectifs à 1 500 livres le parcours. Une certaine connaissance de la ville ou de la région est nécessaire.

On marche peu à Beyrouth, faute de trottoirs. Sauf au centre-ville rénové et bourré de boutiques à la mode occidentale et libanaise (excellents designers locaux). Traverser une rue fût longtemps une grande aventure, le Libanais ayant la conduite nerveuse (et c’est un euphémisme) mais les feux tricolores sont de mieux en mieux respectés. En campagne, pas de feu donc bon courage et extrême prudence pour traverser.

On ne se bécote pas sur les bancs publics du Liban. Le pays est très tolérant côté dress code. On trouve de tout depuis le hijab jusqu’au mini-short et aux push-up vertigineux ; on s’embrasse ; on s’enlace par les épaules, on se promène bras dessus bras dessous, on se fait des “hugs” mais rien à connotation sexuelle. Sachant que Beyrouth n’est pas le Liban et que dans les campagnes ou la montagne les traditions perdurent il est recommandé aux dames de voyager avec un foulard pour les éventuelles visites de lieux de culte. (Dans les monastères de la Qadisha les voyageurs doivent avoir épaules et jambes couvertes). Par contre on peut parler de tout y compris de religion, de guerre, les Libanais vous répondront sans tabou. C’est tout à leur honneur.

Côté balnéaire oubliez. Bien que le Liban ait de belles côtes les plages ne sont pas exceptionnelles. Le littoral est extrêmement pollué. On se pose encore des questions sur la construction d’une usine d’assainissement des eaux usées de Beyrouth ! Profitez de ce beau pays mais visez ailleurs pour un séjour balnéaire. Au pire faites comme les locaux, allez dans un établissement de bains (beach club) et plongez dans la piscine.

Avant de se quitter quelques derniers conseils: un plat à déguster absolument, les Sultan Brahim, des rougets frits semblables aux barbounias grecs. Les manakish qui sont au Liban ce que la pizza est à l’Italie, ou le sushi au Japon, crêpes déclinées sous toutes les formes et avec toutes sortes d’accompagnement. Absolument ramener (outre des souvenirs émerveillés) des pistaches d’Alep crues dans leur peau rouge. Aussi des assortiments de noix de cajou, amandes, pistaches grillées. Du thym libanais (zaatar) et du nougat au miel.

Dernière info : vous vous demandez sans doute Pourquoi nous n’allons pas à Baalbek : cette question revient systématiquement en introduction et le site archéologique de Baalbek est souvent même la motivation principale d’un voyage au Liban. Cependant depuis le soulèvement en Syrie, la plaine de la Bekaa et le site de Baalbek sont classés en zone rouge “formellement déconseillée” par le Quai d’Orsay en raison de leur proximité avec la zone de conflit. En tant que voyagiste français, nous suivons ces recommandations à la lettre. Nous savons pertinemment qu’il est possible de s’y rendre sur place et que de nombreux confrères, voyagistes locaux et internationaux, proposent la destination. Notre positionnement est toutefois affirmé et clair. Nous ne nous rendons pas dans cette zone et ceci malgré l’intérêt culturel du lieu, ni les services Voyageurs du Monde et ni ceux de notre partenaire local ne couvrent cette zone géographique.

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