Iran

24 heures à Téhéran

24 heures à Téhéran

Anciens quartiers mangés par les ponts aériens, rues encombrées de voitures, la capitale iranienne est une ville bruyante, grouillante, pleine de vie. Si ses musées et palais somptueux invitent à se pencher sur la Perse ancienne, on découvre, au fil de ses galeries d’art et bars hipsters, un Iran contemporain, progressiste et tourné vers l’avenir, dont la presse fait peu l’écho. Que faire à Téhéran ? Quelles bonnes adresses ? C’est parti pour une journée de visites à Téhéran !

 

9h00

Chiner au Grand Bazar

Dédale d’allées marchandes spécialisées, où les bazaris tiennent boutique : cuivre, or, papier, épices… Une ville dans la ville,  avec ses banques, églises et mosquées, qu’on aime explorer le matin, avant la foule.

Bazar de téhéran

Getty Images

11h00

S’étourdir au palais du Golestan

Tout proche du bazar, le Golestan, ensemble palatial grandiose, résidence royale et siège du gouvernement au XIXème siècle, symbole de la gloire et des excès des souverains Qadjar. La salle des miroirs, salle d’apparat couverte du sol au plafond de miroirs ouvragés, dont les reflets de multiplient à l’envi, est éblouissante, littéralement. On aime flâner dans le jardin : de cours pavées aux bassins de faïence en massifs de roses, une splendide allégorie de l’Eden.

Palais du Golestan Téhéran

Adobe Stock

13h00

Visiter le Palais Niavaran

Autre époque, même faste : le palais Niavaran, dernière résidence de la famille Pahlavi, dans le nord de la ville. La collection de Rolls-Royce, les piscines et cours de tennis abandonnés sont restés tels qu’en 1979. Une fenêtre sur le mode de vie du chah et de ses proches avant la révolution. La proximité avec l’intimité familiale du monarque déchu rend la visite troublante.

 

Palais Niavaran Teheran

Source : Instagram

14h00

Pique-niquer au parc Laleh

Dans les campagnes et les villes, dans les squares et les jardins publics, à l’ombre des mosquées, sur les tombes des poètes, et jusque dans les lieux les plus improbables, au bord des autoroutes, ou sur les ronds-points au cœur du trafic : en Iran, on pique-nique. Alors on se plie à la coutume, on se mêle à la foule, et on partage nos victuailles avec les familles alentour.

Fontaine à Téhéran

Dietmar Denger/Laif-REA

16h00

Se cultiver au Musée d’Art Contemporain de Téhéran (TMoCA)

L’exceptionnelle collection du musée a été acquise par Farah Pahlavi, épouse du chah, dans l’euphorie du boom des revenus pétroliers. En 1979, la révolution islamique qui destitue le chah condamne aussi le TMoCA : les œuvres, jugées subversives par les mollahs, sont reléguées dans les sous-sols. 60 œuvres majeures de Gauguin, Pollock, Rothko ou Andy Warhol, ont récemment été exhumées des réserves, pour une exposition digne des plus prestigieux musées du monde. On visite aussi le musée d'Art Contemporain de Téhéran pour son architecture de béton brut, interprétation contemporaine des édifices zoroastriens du sud de l’Iran.

 

Musée Art Contemporain Téhéran

Source : Instagram

18h00

Flâner Street art dans les rues de Téhéran

Sur les murs de la ville, partout, du nord au sud, les œuvres des graffeurs sont des contrepoints aux omniprésentes peintures officielles, portraits géants de Khomeiny et Khamenei, ou allégories à la gloire des martyrs de la guerre Iran-Irak. Emancipation des femmes, chômage et restrictions dues à l’embargo, solidarité avec les Kurdes en lutte contre l’Etat Islamique : collant à l’actualité, les grandes questions sociales et politiques s’exposent.

 

Street Art teheran

Source : Instagram

20h00

Fumer un narguilé

Darband ancien village, au pied des contreforts de l’Albroz, grignoté par la ville. La jeunesse téhéranaise se retrouve sur ses terrasses bruissantes, au fil des ruelles pavées. On y va aussi, fumer un narguilé, boire un thé, et apprécier l’ambiance, populaire, loin du trafic et de la pollution de la capitale iranienne.

narguilé

REA

 

Par

MARION OSMONT

 

Photographie de couverture : DIETMAR DENGER/LAIF-REA