Maroc

Destination Maroc en famille

Destination Maroc en famille

Réveil à 5h du matin … et personne ne proteste!  Plus improbable encore, Maël, 16 ans est le premier prêt : rien ne lui fera louper un dernier lever de soleil sur les dunes sahariennes !

Et pourtant … nous-mêmes avions quelques doutes en annonçant le programme : « cette année destination Maroc et  campement dans le  désert »

Les remarques  – un brin provocatrices – n’ont pas tardé à fuser : " on ne pourra jamais survivre ! Y a même pas de réseau ! "

Alors forcément ce matin-là, à voir nos deux charmants bambins devenus ados rebelles plonger dans les dunes, j'avais  le cœur un peu serré à l’idée de repartir bientôt.

Et pourtant, que de souvenirs nous laissera ce voyage !

D’accord, je l’avoue, la tyrolienne  de 300 mètres perchée entre 2 canyons… , je n’ai pas osé, alors que Clara, elle, a juste « a-d-o-r-é » et le numéro d’équilibriste de Maël sur le pont suspendu : " trop génial"!

Et pendant que nos jeunes s'envolaient sur les parcours d’accrobranches des Terres d’Amanar, nous pouvions enfin profiter d’un peu de calme et de volupté au bord de la piscine, perdus dans la contemplation de l'Atlas et de ses neiges éternelles.

Et les cours de cuisine avec Aïcha, tu t’en souviens ? Et la randonnée à cheval dans le parc du Toubkal ?

D’accord mais ça ne valait pas – paraît-il  – le trek en dromadaire au départ d’Essaouira … il est vrai qu’entre plage et désert,  au milieu des plantations d’arganiers, nous nous sommes tous sentis "Amazigh".

Amazigh? Homme libre? Impossible à traduire  en SMS, mais quelle importance puisque même en famille nous étions devenus nous aussi des hommes libres... 

Essaouira, l’ancienne Mogador, ville magique, comptoir berbère vieux de 3000 ans, forteresse imprenable avec ses magnifiques remparts construits tour à tour par les Portugais et les Français.

Essaouira, le rêve du melting-pot avant l’heure, ville de rencontre intense qui comptait fin XIXème plus de synagogues que de mosquées, ville à la croisée des cultures.

Essaouira, sa plage immense, sa brise rafraîchissante  … spot incontournable de kite-surf.

Et là même moi, j’ai osé essayer ! Bien évidemment je n’ai pas été aussi doué que Clara ou Maël mais tout de même, l’espace d’un instant j'étais l'albatros au sommet d’une vague.

Essaouira, et sa Villa Maroc, havre de paix au cœur de la Médina … ancien lieu de rendez-vous pour des hôtes aussi célèbres qu’étonnants – d’Orson Welles à Jimmy Hendrix, ce riad unique a lui aussi conquis toute notre famille !

 

Essaouira, on y mange bien : « c’était royal ! » affirma même notre nouveau critique culinaire, pourtant plus habitué aux plats de pâtes … peut-être le doux souvenir des sardines marinées ?

Alors d’Essaouira nous avons eu beaucoup de mal à partir … « Il n’y a qu’un certain château que je connais où il fait bon être enfermé » écrivit Claudel à propos de Mogador. Mais l’esprit des Amazighs avait soufflé: nous étions prêts à répondre à l'appel du désert.

A défaut d’internet et de portable j’avais pour ma part fait le plein de livres signés Théodore Monod … mais de Maxence au désert,  je n’ai parcouru que les premières pages.

La raison ? Le désert, « j’avoue, c’est énorme », ne cesseront de répéter nos rebelles. Je suis certain que le célèbre humaniste ne les aurait pas démentis !

Et oui le désert "c’est énorme" ! On s’y est pourtant tous sentis si petits quand le vent a commencé à souffler, annonçant l’arrivée de la tempête de sable …

Bien plus petits quand au soleil couchant nous regardions les cuisiniers s’affairer à la lueur vacillante des lampes à gaz.

Encore  plus minuscules à la nuit tombée quand nous écoutions – subjugués – les explications de notre guide Ismaël sur  les millions d’étoiles qui permettent encore aux Touaregs de poursuivre leur route ...

Bien plus humbles quand avec son doux sourire, le vieil  Ahmed nous offrit le  thé à l’ombre d’un palmier …

Et bien plus grands  – peut-être – quand nous avons enfin osé nous abandonner à la joie enfantine, sautant dans les dunes immenses du Sahara.

C’est sûr le souffle de liberté des Amazighs nous habitera  longtemps, nous et nos adolescents toujours rebelles, mais si heureux …