Population

2 022 547 habitants (2002). 

Langue officielle

Le macédonien. Aux différents échelons administratifs, une langue parlée par au moins 20% des citoyens acquiert, pour l’échelon concerné, un statut de co-officialité. 

Langues parlées

Le macédonien est une langue slave, très proche du bulgare, écrite avec l’alphabet cyrillique. C’est la langue maternelle d’environ 60% des Macédoniens. Comme rien n’est simple et que le sentiment national est sourcilleux, la Grèce concède avec difficulté aux Macédoniens du Nord le droit d’utiliser « Macédoine » et « macédonien » pour se désigner eux-mêmes ou leur langue. Quant aux Bulgares, ils ne voient pas pourquoi on parlerait de macédonien, alors qu’il n’y aurait là qu’un dialecte bulgare… Dans le pays, cela n’empêche pas les Albanais, les Tziganes, les Turcs, etc., d’utiliser le macédonien en plus de leur propre langue. Les premiers toutefois militent avec détermination pour une reconnaissance plus complète de l’albanais (écrit avec l’alphabet latin) par les institutions du pays. 

Peuples

Les Slavo-Macédoniens représenteraient un peu plus de 60% de la population. Ensuite, les Albanais seraient un peu moins de 20%, installés dans l’ouest du pays (certaines estimations les situent cependant beaucoup plus haut). Puis viennent les Tziganes, autour de 6%. Et les Turcs, dans les 4%. Après, Croates, Grecs, Valaques, Méglénites, Pomaques ont peu ou pas de poids démographique, mais ils donnent, avec d’autres encore, ses couleurs à la mosaïque macédonienne. La question du statut politique et institutionnel des Albanais est l’une de celles qui détermineront l’avenir du pays. 

Religion

La Macédoine du Nord est un Etat laïc, qui assure à ses citoyens la liberté de religion. Les croyances s’inscrivent nettement dans les clivages culturels. L’Eglise orthodoxe macédonienne regroupe Slavo-Macédoniens et Valaques, par exemple, alors qu’Albanais, Turcs ou Tziganes sont pour la plupart des musulmans sunnites. Mais le rite alévi bektachi (30 000 personnes environ), issu du soufisme, tient au chiisme par certains aspects et il existe une communauté albanaise catholique, dont mère Teresa est la plus illustre figure. Les juifs macédoniens ont été exterminés par les nazis. 

Fête nationale

Le 8 septembre (indépendance de 1991). 

Calendrier des fêtes

1er janvier : Jour de l’An.

7 janvier : Noël (orthodoxe).

Avril / mai : Pâques (orthodoxe, date variable).

Avril / août : 1er jour du ramadan.

1er mai : Fête du travail.

24 mai : fête des saints Cyrille et Méthode.

2 août : Jour de la République.

8 septembre : fête nationale.

11 octobre : Jour de l’Insurrection populaire.

23 octobre : Jour de la Lutte révolutionnaire macédonienne.

8 décembre : fête de Saint Clément d’Ohrid. 

Politique

La constitution de la République de Macédoine du Nord (1991) établit que le pouvoir législatif est dévolu à un parlement monocaméral de 123 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans. Le président de la République est lui élu au même suffrage pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il est en charge de l’exécutif - le gouvernement étant toutefois élu par le parlement - et dispose d’un droit de veto sur les lois votées par la chambre, de pouvoirs étendus en matière de politique extérieure et de certaines nominations-clés. L’édifice judiciaire est couronné par une cour constitutionnelle.

Histoire

En 358 avant JC - donnons-nous ce point de départ - Philippe II de Macédoine envahit le royaume thraco-Illyrien de Péonie. Celui-ci contrôle la vallée du Vardar et ses abords montagneux. Ce qui correspond donc en gros au territoire de la Macédoine du Nord ; le royaume de Philippe équivalant lui à l’actuelle Macédoine grecque. Herakleia Lynkestis (Bitola) est fondée. Après la mort d’Alexandre le Grand, qui a repoussé ses frontières jusqu’au Danube, la Macédoine décline et s’épuise en guerres contre Rome. En 148 avant JC, Quintus Caecilius Metellus Macedonicus soumet la Macédoine et la Dardanie (Kosovo actuel). Au 1er siècle de notre ère, une colonie romaine est fondée à Scupi, à quelques km de l’actuelle Skopje, Colonia Flavia Aelia Scupi, où s’installent des vétérans de la Legio VII Claudia. Les Romains adaptent la région à leur empire logistique sans en faire disparaître la culture grecque, à laquelle le christianisme vient s’ajuster dès le IIIe siècle. Lors du partage de l’empire, au IVe siècle, le Dioecesis Macedoniae entre dans la juridiction de Constantinople. Dans le courant du siècle suivant de nouveaux venus apparaissent au sud du Danube : les Slaves. Ils vont se mêler aux populations présentes et imposer leur langue. Les Bulgares créent un Etat assez puissant pour s’annexer la Macédoine et l’Albanie à la fin du IXe siècle. A la même époque, l’aventure missionnaire de Cyrille et Méthode, deux frères de Thessalonique (demeurée byzantine) et créateurs d’un alphabet et d’une liturgie slaves, aura, par le truchement d’un de leurs disciples, Clément d’Ohrid, en écho retentissant en Macédoine. Les démêlés entre empires bulgare et byzantin rythment les deux siècles suivants. A la fin du XIe, les troupes de l’aventurier normand Robert Guiscard mettent la Macédoine à sac ; au début du XIIe, c’est au tour des soldats de la Première Croisade. Byzance passe la main, les Bulgares se maintiennent, les Serbes entrent dans le jeu (Skopje est un temps la capitale de leur empire), la peste noire aussi, et bientôt ce ne sont plus que luttes locales. Ce qui sert les Ottomans, qui intègrent la Macédoine à leur empire après la victoire de Lala Sâhin Pacha sur le roi serbe Vukasin Mrnjavcevic à la bataille de la Maritsa (1371). 

Les dispositions fiscales du régime de dhimma appliqué aux non-musulmans poussent de nombreux chefs albanais à embrasser l’islam. Arrivés depuis peu dans les Balkans, les Tziganes, dont le sort est lié à celui des peuples conquérants font de même. Les Slaves macédoniens, dans l’ensemble, restent fidèles au christianisme et trouvent des conditions de vie tolérables dans le cadre du millet, communauté confessionnelle reconnue par les autorités ottomanes. Les XVe et XVIe siècles apportent un certain développement économique à la région, qui bénéficie du dynamisme commercial de l’empire. Ce progrès inégalement réparti est l’une des racines du phénomène haïdouk. Bandits pour les uns, héros nationaux pour les autres, les haïdouks trouvent dans les frustrations slaves des recrues et dans les caravanes de marchands des butins. Pendant la Cinquième Guerre austro-turque (1683-1699), soutenus par les Autrichiens, ils s’emparent de Skopje et d’une grande partie du pays, mais les Turcs regagnent rapidement le terrain perdu. Leur emprise se relâche cependant et les potentats locaux en profitent. L’enrichissement des villes y permet le retour des Slaves (artisans, domestiques, commerçants…). Dans ces conditions, l’église devait être le ferment du réveil national, mais elle est grecque et travaille à l’être exclusivement. En 1792, le premier livre slave macédonien est publié à Vienne. Dans le courant du XIXe siècle, au fur et à mesure qu’indépendance ou autonomie leurs sont acquises, de drôles de fées se penchent sur le berceau macédonien. La Grèce, la Bulgarie et la Serbie entendent bien s’en adjuger le plus grand pan possible et rivalisent de roucoulements et de pressions. Cela ne suffit pas cependant à phagocyter le patriotisme local, qui provoque plusieurs révoltes contre la Porte. 

En 1893, l’Organisation révolutionnaire macédonienne (future Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne - Orim) est fondée à Thessalonique ; à cette époque, la Macédoine est administrée par les vilayets de Selanik (Thessalonique), Manastir (Bitola) et Üsküp (Skopje). L’Organisation naît dans l’orbite des institutions culturelles bulgares en Macédoine, que soutient l’Exarchat bulgare. En 1903, elle mène le soulèvement d’Ilinden contre l’empire ottoman. C’est un échec, qui provoque une dure répression mais révèle un cas macédonien. Par la suite, l’Orim, selon les circonstances, mènera une politique à géométrie variable, toujours nationaliste et généralement terroriste (c’est l’un de ses tueurs qui assassine le roi de Serbie Alexandre 1er, le 9 octobre 1934 à Marseille). Portés par la Grande Idée nationaliste, les partisans grecs de Pavlos Melas (1870-1904) sont actifs en Macédoine occidentale pendant l’année 1904. 1912, la Grèce, la Bulgarie et la Serbie attaquent les Ottomans, prestement expulsés des Balkans (1ère Guerre balkanique). Le partage du butin se passe mal : la Bulgarie frustrée s’en prend à ses ex-alliés. Seconde Guerre balkanique et défaite bulgare. Le sud de la Macédoine revient à la Grèce, la Macédoine du Vardar à la Serbie, l’Albanie se voit octroyer quelques territoires à l’ouest et la Bulgarie, la Macédoine du Pirin et Dedeagatch / Alexandroupoli (traité de Bucarest, 1913). La Grande Guerre permet aux Bulgares de retenter le coup. L’expédition de Salonique les bloque à nouveau. Ils sont dans le mauvais camp. Au terme des hostilités, la Macédoine du Vardar rejoint avec le reste de la Serbie le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (1918), puis Royaume de Yougoslavie (1929). Dans ce cadre, augmentée de secteurs serbes méridionaux, elle devient Banovine du Vardar. L’administration serbe mène une politique assimilatrice, l’Orim fait parler la poudre, les communistes entrent dans la danse : en 1923, le Comintern se prononce pour l’indépendance macédonienne. Le second conflit mondial provoque le démembrement du Royaume de Yougoslavie. La Bulgarie de Boris III et l’Albanie de Mussolini, le Regno albanese, se partagent la Macédoine yougoslave (1941). L’une et l’autre ne sont pas mal reçues mais elles déçoivent rapidement. Les partisans macédoniens mènent des combats âpres et efficaces contre l’occupant. 

Lorsque Tito a tiré les marrons du feu de la guerre, la République populaire de Serbie récupère ses territoires du sud et la République populaire de Macédoine devient l’un des membres de la République fédérative populaire de Yougoslavie. La modernisation du pays est lancée. La langue est normalisée, des écoles sont créées. L’illettrisme passe de 64% en 1944 à 11% en 1988. En 1958, le Patriarcat orthodoxe de Serbie reconnaît l’autonomie de l’église macédonienne et le rétablissement de l’archevêché d’Ohrid ; mais il en condamne la déclaration unilatérale d’autocéphalie de 1967. L’agriculture est restructurée ; une industrie (minière, textile, chimique…), qui montrera vite ses limites, mise sur les rails. Au cours des années 80, la crise économique frappe la Macédoine. Et précipite une crise identitaire ; au terme d’une modification de la constitution, les minorités albanaise et turque n’appartiennent plus à la définition de la République, qui ne retient plus qu’un « peuple macédonien » indéterminé. Le nationalisme albanais se fait insistant au cours de la décennie. Après l’effondrement du système communiste, les conservateurs nationalistes du VMRO-DPNE (Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l’unité nationale macédonienne) emportent les élections de 1990. Le 7 juin 1991, la dénomination République de Macédoine est adoptée ; le 20 novembre, à la suite de la Slovénie et de la Croatie, et après référendum, l’indépendance de la Macédoine est proclamée. Même si la nouvelle constitution assure la pleine égalité de droit aux minorités, la question albanaise reste sensible. Toutefois, la jeune république échappe aux guerres de Yougoslavie - même si les affrontements de 2001 entre Slavo-Macédoniens et Albanais auraient pu leur servir de postface. En 2018, un accord est trouvé entre les autorités macédoniennes et grecques sur le nom du pays qui, depuis 2019, s'appelle officiellement République de Macédoine du Nord.

Personnalités

Clément d’Ohrid (840-916) est vénéré comme le saint-patron de l’église et de la République de Macédoine du Nord, mais aussi comme le premier évêque de l’église bulgare. Disciple et collaborateur de Cyrille et Méthode, il participe à l’élaboration de l’alphabet glagolitique et à la mission de Grande-Moravie. Il rentre ensuite dans sa Kutmichevitsa natale dont il fait un centre important de diffusion de  la nouvelle liturgie slave. Evêque de Devol / Deabolis vers 900. 

Lorsqu’en décembre 1689, les autorités ottomanes font empaler Petar Karpoch (né en 1655) sur le pont de pierre de Skopje, elles se débarrassent d’un chef rebelle malchanceux, créent un martyr et donnent de la consistance au mythe haïdouk. La légende s’est emparée de la dépouille, laquelle a ainsi noué un long compagnonnage avec les patriotes macédoniens, qui ont partout donné le nom du héros à leurs rues.

Gotsé Deltchev (1872-1903). Organisateur et stratège de l’Orim au début du XXe siècle, Deltchev est très représentatif de la première génération de militants nationalistes. Instituteur formé au métier des armes, il met ses compétences au service de son peuple avec abnégation et courage. Sa mort prématurée dans une embuscade a sans doute privé l’aile gauche de l’organisation de l’un de ses meilleurs atouts. 

Esma Redzepova (née en 1943) est à la Macédoine du Nord ce que Toto la Momposina est à la Colombie, une grande chanteuse et un trésor national. Tzigane et infatigable défenseur de la cause de son peuple, elle est aussi engagée pour la promotion des femmes macédoniennes. Son style musical modernise avec discernement un fonds traditionnel dont elle a une maîtrise exemplaire. 

Anjeze Gonxhe Bojaxhiu, mère Teresa (1910-1997), est née à Skopje, dans une famille de commerçants albanais catholiques. Fondatrice de l’ordre des Missionnaires de la Charité, son inlassable présence auprès des plus pauvres (en Inde d’abord, et ailleurs) a fait d’elle une figure universelle. Béatifiée le 19 octobre 2003. 

Cuisine

La cuisine macédonienne résulte, comme toutes les cuisines, de la géographie et de l’histoire. On y trouvera donc les ingrédients que fournissent la nature et l’agriculture du pays et des influences grecques, turques, slaves. Parmi les viandes, le mouton et l’agneau viennent en tête. Les eaux douces fournissent aux tables de beaux poissons ; la truite d’Ohrid demeurant, malgré la surpêche, la référence en la matière. Pour accompagner cela, pommes de terre, choux, aubergines, tomates, piments… Et des produits laitiers, crème fraîche, yaourt, fromage. Une pincée de paprika, une feuille de laurier, un peu d’origan, une pointe d’ail, et voilà ! L’ajvar, un condiment à base de poivron et de piment est de tous les repas. Des vergers viennent les prunes, les coings, les pommes, les poires, les figues, etc. Le tavché gravtché, haricots grains cuits à l’étouffée, a le statut de plat national. Servi dans un poêlon de terre, il accompagne fréquemment les viandes. On peut encore évoquer les börek, le pastrama, bœuf saumuré-fumé d’origine roumaine, le kachamak, la polenta macédonienne, les crêpes… 

Boisson

En principe, l’eau du robinet est potable ; toutefois, on évitera d’en boire : les standards d’épuration ne sont pas encore tout à fait ceux de l’Union Européenne et un dérangement gastrique est vite attrapé. On trouve partout de l’eau minérale, des sodas, de la bière (Skopsko ou Zlaten Dab sont des pils agréables et désaltérantes) et des jus de fruits. Le café turc est encore très répandu, même s’il fait un peu old school et que la nouvelle génération lui préfère le café de percolateur. La rakija, l’eau de vie de fruit, est bien souvent « maison » et sans concession sur le degré d’alcool. La mastika, de la catégorie des anisettes, a rang de boisson nationale.

L’histoire de la viticulture macédonienne remonte à l’Antiquité romaine. Aujourd’hui le pays produit des vins rouges et blancs, en assemblant, pour les premiers, le merlot, le cabernet sauvignon, le pinot noir avec des cépages locaux comme le vranec, le prokoupec, la stanouchina ; pour les seconds, chardonay, riesling ou sémillon sont acclimatés avec traminec, temyanika ou jilavka. La vallée du Vardar est la principale région productrice. 

Savoir-vivre

Le pourboire est laissé à votre appréciation. Pour toutes les personnes intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, vous avez l’assurance qu’il ne se substituera jamais au salaire. Néanmoins, il est d’usage dans la quasi-totalité des pays du monde de donner un pourboire lorsque l’on a été content du service.

Pour les chauffeurs, nous vous conseillons, au minimum, l’équivalent d’un ou deux euros par jour et par personne. Nous vous conseillons le double pour les guides.

En ce qui concerne le personnel de rencontre (porteurs, serveurs…), les usages sont très variables. Le mieux est d’aligner votre pourboire sur l’économie locale : le prix d’une bière ou d’un thé, d’un paquet de cigarettes, vous donneront un aperçu du niveau de vie et vous permettront, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer son montant. 

Achats

Les objets d’artisanat sont souvent très beaux : broderies, poteries, sculptures sur bois, kilims (tapis brodés), etc. Le miel, l’ajvar

Utile

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