Il n’y a pas de doute: votre voyage sera superbe. L’Iran est un pays fabuleux, il suffit juste de connaître quelques règles, us et coutumes. C’est le seul but de ce petit vade-mecum volontairement exagéré et légèrement taquin…

D’abord l’Iran est une théocratie démocratique. Cela implique un certain nombre de règles, pas forcément aussi contraignantes pour le voyageur qu’on ne le dit. Par exemple, les couples non mariés hétérosexuels n’auront pas de problèmes dans les hôtels. Personne ne vous demandera si vous êtes mariés ou non. En revanche, tablez sur deux lits individuels, monnaie courante dans le pays. Les femmes se doivent de porter un foulard. Vous verrez que les Iraniennes, souvent élégantes dans les grandes villes, ont une technique parfaite pour découvrir le maximum de leur chevelure tout en portant le foulard. Faites de même, la police religieuse est tolérante envers les étrangères. Des épingles à cheveux aident à fixer celui-ci en position optimale, c’est-à-dire minimale… L’abaya (robe islamique) n’est pas obligatoire. Un imperméable, un long tee-shirt peuvent suffire à se couvrir. Dans certains lieux sacrés on vous remettra au besoin un grand châle. Le pantalon est de rigueur pour les deux sexes. Évitez les chaussettes trouées : on se déchausse partout, y compris au restaurant. Avantage considérable pour les femmes : aucune insécurité. Personne ne vous importunera. On évitera les baisers et autres gestes tendres en public.

L’Iran est encore sous le régime de sanctions. Il n’a donc pas d’accès au système bancaire mondial. Il faut se munir d’euros avant le voyage. Le rial a fortement été dévalué, du coup les Iraniens se sont mis à compter en toman (l'équivalent de 10 rials), puis en milliers de tomans. Important dans vos négociations avec les chauffeurs de taxi ou les commerçants : quand on vous dit “500”, il s’agit de 500 tomans, donc un billet de 5000 rials. Mais quand on vous annonce “5”, il s’agit alors de 5000 tomans, soit un billet de 50000 rials. D’accord, l’Orient est compliqué…

Ne comptez pas sur les distributeurs et pensez à emmener des euros en cash.

Internet est libre en Iran sauf… YouTube, Facebook et Twitter qui sont bloqués. Alors on se contente de WhatsApp, Gmail et Instagram en libres accès.

Le parc hôtelier est vieillissant. Pas d’investissements ou peu pendant des dizaines d’années. Les rénovations récentes sont souvent hâtivement menées, sans grande connaissance des standards internationaux. Il faudra attendre encore quelques années avant que les actuels chantiers ne donnent naissance à des établissements de qualité. De même le service est moyen, souvent lent mais toujours gentil. Amateurs de palaces ou d’hôtels design, passez votre chemin, la Perse n’y est pas encore.

Les toilettes iraniennes sont… à la turque, y compris dans des restaurants plutôt huppés. Pensez à avoir des Kleenex sur vous. À noter qu’on ne se mouche pas en public, c’est grossier. On va aux toilettes pour le faire.

Les Iraniens sont adorables, le mot n’est pas fort. Et surtout curieux de l’étranger. Ils veulent vous parler, pas pour vous vendre quelque chose (enfin quelques fois quand même), mais pour connaître votre opinion sur leur pays, apprendre de vous ce qu’ils imaginent via internet. L’Iran est le royaume du selfie, vous y aurez sans doute droit avec vos nouveaux “amis” persans, une vie de vedette. En revanche, on ne photographie ni militaires ni religieux, surtout ceux à turban noir. Il reste cependant encore pas moins de 15 sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco à photographier. Le vendredi tout est fermé, pas mal de lieux aussi le samedi. En revanche, le lundi, les musées sont ouverts, et c’est le jour du pique-nique, sport national qu’on pratique en tous lieux y compris sur la bande d’arrêt d’urgence des autoroutes ! Vous apprendrez l’art du “taroof” (ou tarof), sorte de code de galanterie et de comportement consistant à refuser systématiquement tout ce que l’on vous propose et que l’on finira par accepter finalement au bout de 3 ou 4 allers-retours verbaux.

En fait, le plus difficile en Iran c’est… de traverser la rue. La conduite est tout sauf paisible. Les conducteurs semblent enragés. Le piéton est peu respecté. Observez bien les flux de circulation et traversez seulement quand l'essaim de voitures déchaînées est loin, chaque feu rouge étant comme un démarrage de Grand Prix.