Les Açores en refuges cosy- Hors saison, à la rencontre des éléments

Blotti au sein d’une caldeira, le village de Furnas conjugue des paysages boisés qui ne demandent qu’à être explorés à de multiples sources d’eau chaude, thérapeutiques et salvatrices. On touche ici du doigt à une expérience volcanique unique, un véritable spectacle où rien ne manque, ni le mystère des fumerolles, ni la bande son produite par les eaux bouillonnantes.
À faire, à vivre - São Miguel est indissociable de ses lacs. Tapi dans la dépression formée par l’effondrement d’un ex-cône volcanique, celui de Furnas passe du bleu au vert, reflet du paysage qui l’entoure. Les aires aménagées le long de la rive trahissent les longues heures passées ici par les promeneurs. À pied, à vélo ou en canoë : on choisit son transport de prédilection pour patrouiller le bassin. En fin de journée, le site se vide. Cette désertion sonne l’heure de rejoindre les piscines d’eau thermale lovées dans l’opulente végétation.

À ne pas manquer - Filer le long de la côte, en liberté. On commence par rejoindre le littoral : c’est ici que tout se passe. Sur la petite plage, les éléments se déchaînent. La houle, en particulier, heurte le sable de plein fouet. Le noir des grains renforce encore le tableau dramatique et envoûtant. De retour dans la chaleur du véhicule, le rivage se longe, de pico en ponte, de boca en vigia – les Açoriens aiment leurs miradouros (miradors) et cela se voit. On peut ainsi coudoyer l’océan jusqu’au flanc oriental de l’île. Le demi-tour s’opère lorsque l’on s’est suffisamment enivré des panoramas bousculés, si tant est que cela soit possible.

À rebours des explorations de la veille, le cap est mis sur l’ouest. Les vapeurs qui s’échappent des fumerolles trouvent un écho dans les cumulus qui s’accrochent aux cimes des montagnes. En chemin, un détour s’impose pour s’enfoncer dans les terres. Drapé dans le brouillard, le Lagoa do Fago s’épanouit dans le cratère d’un volcan du massif Agua de Pau. Ses eaux étales servent de miroir au ciel changeant. La Caldeira Velha constitue une autre merveille de la zone. L’agréable sentier qui s’y aventure tombe à point nommé. On parcourt rapidement le centre d’interprétation pour rejoindre les eaux qui font la renommée du site : ici, de puissantes cascades ; là, des bains sulfurés où il fait bon se réchauffer.
De retour sur l’asphalte, route pour Lagoa, non loin de la capitale. Installation pour trois nuits sur les hauteurs, face à l’Atlantique. Quelques appartements seulement ont été prévus et ils s’ouvrent tous sur l’océan. La piscine à débordement qui s’étend à l’extérieur semble prête à s’y déverser. Derrière les grandes baies vitrées, ameublement et décoration signent des intérieurs épurés et modernes à souhait. Depuis ce cocon, on observe la puissance des éléments à l’œuvre, un thé brûlant à la main.

Au programme - Sete Cidades à vélo et détente aux thermes de Ferraria. Sete Cidades, "sept cités" en portugais. Selon la légende, la caldeira abritait autrefois autant de villes, disparues à la suite d’une éruption volcanique. Aujourd’hui, la dépression de cinq kilomètres de diamètre est recouverte d’une vaste étendue d’eau. Les deux lacs, Verde et Azul ("vert" et "bleu"), font honneur à cette bichromie qui semble caractériser l’île. C’est depuis le point culminant de la caldeira que l’on s’élance à vélo (tout-terrain) sur les pistes doucement vallonnées. Et parce qu’après l’effort vient toujours le réconfort, la suite du programme comprend une virée relaxante à Ferraria. Bains thermaux, à remous, turc : tout le nécessaire pour achever la journée en douceur – et en vapeurs.

À voir, à vivre - Le long du flanc nord de l’île s’étirent les uniques plantations de thé d’Europe. Comme partout sur l’île, l’océan n’est pas loin. Il bat et parfume les feuilles de thé vert et noir, ici récoltées selon des méthodes artisanales à l’aide de machines élaborées au XIXe siècle. Taraudés par la brume le matin, les plants s’épanouissent au soleil l’après-midi. Du côté de Ponta Delgada, la capitale des Açores, une culture d’un genre plus exotique a cours : celle de l’ananas. Gâteau, liqueur ou cocktail : on le découvre sous toutes ses formes. Tandis que file la soirée, on se rapproche du petit port de Caloura. Après avoir surplombé l’océan, se retrouver soudain à ses pieds est une leçon d’humilité.

Route pour Ponta Delgada, restitution de la voiture de location et vol pour Lisbonne. À l’arrivée, transfert privé pour l’Avenida da Liberdade, qui délimite le quartier de Príncipe Real. Installation pour deux nuits dans une adresse centrale dont les intérieurs représentent bien l'esprit de la capitale portugaise : contemporains, chaleureux, stylés, avec ce délicieux je-ne-sais-quoi d'autrefois. Le spa moderne sublime l’adresse : corps et esprit y sont pareillement choyés. En soirée, direction le toit-terrasse de l’hôtel. On y savoure la vue panoramique sur Lisbonne en même temps qu’un verre au bar. La température est étonnamment douce en hiver, alors on en profite.

Déjà prévu - Lisbonne en privé et en français. Pour saisir l’essence d’une ville en peu de temps, rien de tel que de la parcourir en compagnie d’un local. Et c’est encore mieux lorsque l’on parle la même langue. Votre accompagnateur du jour connaît la ville comme sa poche et ceux qui ambitionnent de sortir des sentiers battus ne seront pas désappointés : ruelles pavées, hôtels particuliers, petites églises habituellement fermées et galeries d'art, vous vivez quelques heures au rythme des Lisboètes.
En option pour le dernier soir - Un dîner-spectacle de Fado.