De vert et de lumière À Madère, l’hiver tout en douceur

Qu'il fait doux, l'hiver, à Madère. Les degrés, qui tournent en général autour de la quinzaine, viennent parfois chatouiller les 20 voire les 22. À 700 kilomètres des côtes marocaines et presque 1000 de celles du Portugal – sa mère patrie – Madère s'est trouvée, au cœur de l'Atlantique, une place de choix. Bien sûr, le soleil œuvre encore plus dur en été. Encore que. Au fil du temps qui passe, le mercure devient imprévisible et Madère a connu plusieurs hivers aussi doux que ses étés. La seule certitude quant à la saison estivale, désormais, est la suivante : il y aura plus de monde. Pourquoi, dès lors, ne pas miser sur Madère "hors saison" ?

À votre agenda

L'hiver à Madère, le programme est tout aussi riche qu'en période estivale, les sites presque déserts en bonus. C'est la période idéale pour aborder les célèbres Levadas. Imaginés dès le XVIe siècle pour approvisionner les zones les plus sèches de l'île, ces canaux d'irrigation filent droit à travers forêts et falaises. En compagnie d'un guide, vous fendez les vallées pour rallier la Levada das 25 fontes et sa cascade diluvienne. Le lendemain, une dégustation de vin sert de prétexte à une longue exploration du territoire en 4x4. Le passage entre le nord et le sud de l'île est marqué par le col de L'Encumeada. D'un côté, une vallée formée par les caprices volcaniques accueille un village à mi-pente. De l'autre, une forêt laurifère classée par l'Unesco. Tapas et verre de vin aidant, l'accueil en fin de parcours à la quinta est digne de ce nom. Tentés par une initiation à la broderie madérienne ou par la confection du pain local (le bolo do caco) ? Il suffit de nous en faire part pour que cela soit ajouté au programme. L'observation des cétacés est également envisageable : dauphins, baleines et cachalots ne se laissant pas impressionner par les eaux fraîches, ils continuent de batifoler au large en hiver. Les plus petits effectifs à bord des bateaux permettent par ailleurs une meilleure expérience d'observation.

Votre adresse

Au sommet d'un rocher, le site servait autrefois de promontoire pour l'observation des baleines (encore elles). Sans surprise donc, on y bénéficie d'une vue superbement dégagée. Tous les espaces mettent ce panorama sur la mer à profit : les chambres s'accompagnent d'un balcon, le restaurant apparaît comme suspendu, la piscine à débordement elle aussi tendue au-dessus du spectacle. En contrebas, le village de Ponta de Sol blottit sa plage et ses maisons au creux des montagnes. Retour à l'établissement : ancienne quinta, sa remise au goût du jour relève de la métamorphose. Les lignes sont aussi tranchantes qu'épurées, en extérieur comme en intérieur. Les chambres donnent de l'espace et dans le design – que demander de plus ? Un joli jardin enveloppe tout cela, tel un ruban sur un cadeau qu'il tarde de déballer.

À l'heure du Carnaval

Tous les Madériens attendent avec impatience fevereiro (février). Et pour cause : c'est le mois du Carnaval. À cette occasion, à Funchal, l'Avenida do Mar e das Comunidades Madeirenses, artère principale du front de mer, se mue en scène géante. S'y succèdent les deux grands défilés du festival : d'abord, comme tiré d'un rêve coloré, le cortège allégorique puis, faisant naître des sourires sur toutes les lèvres, le cortège humoristique. La fête est toutefois loin de se cantonner à ces processions. Tels des ricochets autour de la Praça do Município, fanfares, concerts et spectacles s'emparent des rues de la zona velha (centre historique). Enfin, du côté du port et du quartier de São Lourenço, les festivités – bals, soirées costumés et ambiance endiablée – se poursuivent jusque tard dans la nuit.
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