Publié 03 sept. 2014
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Un nom magique, qui fait rêver… Mais de quelle Alexandrie parle-t-on ? Il y en a au moins trois. Les confondre conduit à des malentendus, et parfois à des déceptions.La première Alexandrie est celle de l’Antiquité. Fondée en 331 av J.C, sur une langue de terre peu hospitalière, elle a été dès sa naissance une ville en marge : ad Aegyptum, non pas en Egypte, mais près de l’Egypte. Nouvelle capitale du pays, centre intellectuel prestigieux grâce à sa Bibliothèque et à son Musée, sa puissance était symbolisée par son fameux phare de 135 mètres de hauteur, l’une des sept merveilles du monde. Une ville cosmopolite, très hiérarchisée, comprenant des Grecs, des Juifs et des Egyptiens.
La deuxième Alexandrie, après une longue période d’effacement, est celle qui a émergé dans les années 1830, sous l’impulsion de Mohammed Ali, le nouveau maître du pays : une ville-garnison, un arsenal, une base navale, en attendant de devenir une place commerciale et financière. Les Européens y font la pluie et le beau temps, leur puissance est symbolisée par la place des Consuls où se trouvent les délégations étrangères, les banques, les hôtels, les bureaux maritimes... Alexandrie attire des immigrants de toute la Méditerranée. Elle devient une sorte de Far East, dopé par le boom du coton. C’est la ville cosmopolite par excellence. En 1890, au début de l’occupation anglaise, les notables de ses différentes communautés (Egyptiens, Britanniques, Français, Grecs, Italiens, Arméniens, Syro-libanais, juifs de diverses origines…) créent ensemble une municipalité privée. Ce cosmopolitisme est illustré par les noms des plages et des stations de tramway, ainsi que par un éclectisme architectural où l’on retrouve tous les styles : néo-classique, néo-baroque, néo-Renaissance, néo-hellénique, néo-islamique, néo-pharaonique… On mélange les langues, on les apprend dans la rue, et le français occupe une place de choix.
Getty Images/iStockphoto
Mais la chute de la monarchie (1952) et surtout la crise de Suez (1956) vont conduire au départ d’une grande partie de cette population occidentalisée. La troisième Alexandrie sera désormais une métropole purement égyptienne : le premier port du pays, la « seconde capitale », un centre de vacances estival attirant un public de plus en plus populaire… Une ville hors circuit pour les touristes. Ce n’est plus la porte du pays, puisqu’on arrive en Egypte par avion et par Le Caire.
Cette troisième Alexandrie connaît pourtant un changement depuis quelques années. Elle attire les visiteurs étrangers, en raison de sa nouvelle Bibliothèque, mais aussi des fouilles archéologiques – en ville et en mer – qui ont permis de mettre au jour des merveilles. La cité fondée par Alexandre il y a 23 siècles connaîtrait-elle une nouvelle renaissance, une de plus ?
Les quartiers
Le centre
Le musée national abrite une collection régulièrement enrichie au gré des fouilles archéologiques. L’amphithéâtre de Kom-El-Dika est l’unique vestige des quatre cent théâtres de la cité romaine.
La colonne de Pompée se dresse au cœur du quartier de Karmous, aux airs de village. Les catacombes de Kom-El-Chougafa ont été découvertes lors de travaux d’assainissement : un âne est tombé dans un trou, on a alors découvert des dizaines de sépultures !
Quand toute l’Egypte est tournée vers le Nil, Alexandrie est orientée vers la mer ! Le long de la Corniche s’alignent des immeubles aux porches en bois et aux escaliers de marbre.Créée en 300 avant notre ère, la Bibliotheca Alexandrina rassemble des œuvres collectées dans l’ensemble du monde connu. Au cours des siècles, elle subit des dommages irrémédiables. Aujourd’hui, la Bibliotheca Alexandrina renaît de ses cendres, et symbolise le renouveau culturel de la ville. Les jardins Montaza sont le lieu de promenade favori des Alexandrins.
La presqu’île de Ras El-TinC’est là que fut construit le phare d’Alexandrie, détruit par deux tremblements de terre. l’Unesco prévoit sur le site la construction d’un musée sous l’eau. En 1480, le sultan Qaytbay édifia sur ses ruines la citadelle de Qaytbay, chef d’œuvre de l’architecture médiévale.
Denis Dailleux
Réunir tout le savoir du monde en un même lieu : c’était la fantastique ambition des fondateurs de la Bibliothèque d’Alexandrie. De cette institution sans pareille, réduite en cendres, plus la moindre trace. On ne sait même pas où elle se trouvait exactement. L’idée, séduisante et périlleuse, de refaire une Bibliothèque d’Alexandrie est née dans les années 1970, sous le parrainage de l’Unesco. Ses promoteurs ont gagné en grande partie leur pari. Le bâtiment de l’Alexandrina, conçu par des architectes norvégiens, attire des visiteurs du monde entier. Sa salle de lecture unique, construite sur sept niveaux, qui correspondent à sept domaines du savoir, est la plus grande du monde (2 000 places). Et son toit de verre, en forme de disque solaire, semble émerger de la mer toute proche…Une nouvelle bibliothèque s’imposait-elle à l’ère d’Internet ? L’Alexandrina est un centre ultra-moderne de production et d’édition numériques. Comme sa glorieuse ancêtre, elle cherche à être un centre international de rencontres. En Egypte même, elle fait figure de modèle d’organisation et de liberté intellectuelle.
Visiter la Bibliotheca Alexandrina, érigée sur le site de la Bibliothèque de la ville antique, dénicher du mobilier Art déco dans le quartier des antiquaires, rue Attarine, chiner chez les bouquinistes de la rue nabi Daniel, jouer aux dominos au café Trianon, au mobilier Art déco et au charme désuet, observer les allées et venues des marchands ambulants du souk, se promener le long de la Corniche, face à la splendide baie d’Alexandrie, admirer le coucher de soleil sur la citadelle de Qaytbay, se souvenir de l’Alexandrie cosmopolite des années 20 en lisant Lawrence Durrell à la terrasse d’un café, déjeuner d’un poisson grillé dans un restaurant, face à la mer, visiter l’appartement du poète Constantin Cavafy.
Par
ROBERT SOLÉ
L’Égypte est le monument des monuments, la destination-clé de l’histoire du tourisme moderne. Égyptiens et voyageurs sont rôdés. Pas une agence qui ne propose le pays, ni une revue qui n’en dévoile les bons plans. Alors, que peut apporter Voyageurs ? Déjà, l’idée que l’Égypte est plus grande que tout cela. Et puis, nos bateaux – l’un à vapeur, le Steam Ship Sudan, et l’autre, la Flâneuse du Nil, une dahabieh à voiles– nec plus ultra de la navigation entre Louxor et Assouan. Une certaine conception du service, qui assure la logistique et rehausse le plaisir, et un réseau local hors pair. Enfin, l’art des questions saugrenues : quid de l’œnologie égyptienne, qui nettoie le Nil ? Par exemple.
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