Polynésie

A bord de l'Aranui

A bord de l'Aranui

Cargo de marchandises ravitaillant les îles Marquises, l’Aranui embarque également les passagers prêts à un abordage différent de la Polynésie.

 

A mon arrivée sur le quai de Papeete, je suis restée interdite devant ce gros cargo. Curieuse aussi, de rencontrer les passagers venus comme moi, découvrir l’un des archipels les moins desservi au monde. L’accueil à bord donne le ton : Vaihere, Mila, Bernard et les autres membres d’équipage, vous appellent par votre prénom. Une convivialité toute naturelle.

Vue de l'Aranui

V. Islands Marketing

Tahiti sera la dernière vision habitée avant Ua Pou, à un jour et demi de navigation. L’Aranui signifie le grand chemin en langue Polynésienne, et nous commençons à l’emprunter ! Le roulis du bateau s’enclenche et d’abord je fuis les endroits confinés afin d’adapter en douceur mon corps aux mouvements du bateau. Finalement je m’endors, bercée par l’océan qui claque à mon hublot. L’Aranui, c’est à la fois la découverte des Marquises à travers leur ravitaillement (certaines îles n’ont pas d’aéroport) mais c’est aussi un grand moment de partage. Partage avec les passagers : des amoureux de la mer, de la culture polynésienne et des lieux préservés.

Parmi eux, Jacques me raconte comment il a découvert les Marquises dans les années 60, au cours d’un tour du monde à la voile. Il y revient pour la première fois. Du dortoir aux suites, la variété des cabines rend l’expérience accessible à tous et à toutes et les différences sociales sont rapidement balayées par la passion commune du voyage. Partage ensuite avec l’équipage, peu avare de récits de mer et d’explications sur un métier dont ils sont fiers. A la fin du voyage, il n’est pas question de quitter le navire sans claquer une bise au rustre Tino, le chef des marins, bientôt en retraite. Tout au long du voyage, j’observe ces hommes qui déchargent le fret, fascinée par le travail abattu. Partage enfin avec les Marquisiens.

Croisière à bord de l'Aranui

Aranui

Peuple généreux. Kahoa, le bonjour marquisien, est littéralement une façon de souhaiter de l’amour à l’autre. Chaque matin à l’aube, l’amarrage du bateau dans les baies biscornues est synonyme de nouvelles rencontres. Sur le quai d’Ua Pou, pendant que des enfants jouent avec une murène, cette femme me raconte la vie en autarcie et le patrimoine culturel unique de l’archipel. Au fil des escales, je découvre la spécificité de chaque île : la danse tribale du cochon à Nuku Hiva, les plages de sable de noir, mordues par un Océan bleu pétrole à Hiva Oa, repos éternel de Brel et Gauguin. Le coucher de soleil sur la baie des Vierges, après une journée exceptionnelle de randonnée à Fatu Hiva, les sculptures sur os d’Ua Huka. La croisière s’achève déjà et j’ai le profond sentiment d’avoir découvert un archipel secret, de manière privilégiée.