LES BONNES RAISONS D’AIMER LES PHILIPPINES:

Partir en Asie même en été ; grimper à travers les spectaculaires rizières en terrasse des Ifugaos et rejoindre leurs villages à pied ; déambuler dans les rues pavées du quartier colonial espagnol de Manille ; faire un voyage sonore : guitare, ukulélé, percussions, chants traditionnels, influences d’Europe, d’Amérique et d’Asie, la musique est partout ! Assister à une messe dans une petite église posée au milieu de nulle part ; plonger d’île en île et découvrir chaque jour le plus beau site au monde ; manger avec ses doigts dans une feuille de bananier, boire un buko mêlant le lait et la jeune coco ; sur l’îlot préservé d’Olango, dormir chez l’habitant dans une maison de bambous ; à Bohol, se rafraîchir au pied de Mag Aso falls, l’une des nombreuses cascades de l’île.


Posé entre mer de Chine et Pacifique, ce chapelet de 7000 îles promet plages de rêve et fonds marins exceptionnels. C’est aussi une invitation à découvrir une surprenante Asie aux accents espagnols, des rizières suspendues aux montagnes piquées de clochers et un peuple attaché à ses traditions. Par Baptiste Briand, rédacteur Voyageurs

 

Accroché au ruban d’asphalte troué, le jeepney grimpe sur les hauteurs de Baguio. Cette ancienne jeep de l’armée américaine reconvertie par les Philippins en taxi collectif folklorique connaît la musique du Moutain trail, la plus haute route du pays. Plus interloqués sont les passagers, qui avant le départ s’imaginaient les Philippines uniquement comme des îles aux plages paradisiaques. Ici, au nord de Luzon, les sommets culminent à près de 3000 mètres et les nuits sont fraîches. Un détail dont on s’acquitte bien volontiers pour admirer ces gigantesques amphithéâtres  naturels dégringolant de rizières vert tendre. Ce spectacle vertigineux, recensé au patrimoine mondial de l’Unesco, est l’œuvre commune de la nature et de l’ethnie Ifugao. Un savoir faire que ces paysans-bâtisseurs transmettent de génération en génération depuis deux millénaires, préservant à la fois un paysage exceptionnel et un important patrimoine socioculturel. Ce soir, invité à partager un adobo bien relevé à la table d’une famille de Batad, on en apprend plus sur des techniques d’irrigation et un mode de culture à l’écoute de l‘environnement, accompagnés de rituels religieux qui n’ont quasiment pas changé depuis 2000 ans. Le lendemain, crapahutant sur la piste des crêtes de Bangaan, on médite cette belle leçon d’écologie, alors que l’on croise des dizaines de sourires sous leur chapeau  de paille courbant l’échine, l’eau à mi-mollet dans ces « miroirs de Dieu »  qui reflètent l’azur. Sur le marché, s’échange le précieux tinawon, riz parfumé des montagnes.

Aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique, le manque d’eau et la déforestation, le patrimoine des Ifugaos a pourtant traversé les siècles, survivant à l’épée et la croix espagnoles, même si au milieu de chaque hameau de maisons sur pilotis s’invite un clocher. Sans doute fut-il protégé par le caractère abrupt de la cordillère, ou la réputation de coupeurs de têtes de ce peuple. Peut-être est-ce l’œuvre de Bulul, dieu du riz (représenté en statuettes de bois) ou simplement le fruit d’un dur labeur que la jeunesse à désormais tendance à délaisser dans l’espoir d’un avenir meilleur à Manille. Rejoignant comme eux la capitale, après une longue route à travers les collines de la Sierra Madre et les grandes plaines du centre Luzon, on apprécie la fraîcheur frappée d’une San Miguel dans les salons du mythique Manila Hotel. Contraste saisissant. L’atmosphère coloniale se prolonge le lendemain derrière les remparts d’Intramuros, le quartier espagnol construit au XVIe siècle. Une fenêtre ouverte laisse filer un accord de guitare aux drôles d’accents mariachi (ici appelé harana), alors qu’un peu plus loin, retentissent les gangsa (gongs) confirmant l’étonnant métissage d’Europe, d’Amérique et d’Asie qui participent aux charmes du pays. Le plus populaire d’entre eux est porté par la brise moite venue du large : nous sommes sur un archipel de 7000 îles, promesses de sable blanc, eaux translucides et fonds marins des plus riches au monde. Parmi elles, Palawan fait l’unanimité chez les amateurs de plongée. Au départ de El Nido, paisible port de pêche posé au nord de l’île, sur une baie rappelant celle de Phang Nga en Thaïlande, on part  en bangka (barque à balanciers) explorer les jardins de coraux et les épaves japonaises, sous escorte de dugongs et de dauphins. Magique ! Les possibilités d’îles semblent comme la visibilité s’étendre à l’infini : on envisage alors une croisière vers Tubbataha véritable sanctuaire marin ou Boracay souvent nominé parmi les plus belles plages d’Asie.

Les liaisons aériennes inter-îles étant actuellement restreintes par le classement sur liste noire de certaines compagnies philippines (information susceptible d évoluer, demandez à votre conseiller) reste heureusement  la possibilité de rejoindre par bateau  certains de ces grains de paradis. Mindoro à peine à une demi-heure de Luzon dévoile déjà des criques de sable blanc que partagent allégrement les tortues. Plus au sud, dans la partie centrale des Visayas, Cebu et son aéroport international  marque le début d’un doux rêve. Filant sur une mer mentholée, le bateau rejoint Bohol en deux heures. Cette île ronde semble tout droit sortie d’un dessin d’enfant où se dressent les Chocolate Hills, millier de dômes uniformes dont l’herbe verte fluo au printemps devient cacao en été. La nuit tombée, la rivière Loboc est le théâtre d’un féerique ballet de lucioles qui illuminent la forêt sous les yeux écarquillés du minuscule singe tarsier. Enfin, on gagne la pointe sud et la presqu’île de Panglao. Là, assoupi dans un hamac de l’Anyanana, boutique hôtel défiant pacifiquement l’océan, corps et cœurs balancent entre un nouveau massage ou un nouveau spot de plongée. L’esprit lui a déjà fait vœu de ne pas se réveiller.
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« Filant sur une mer mentholée,  le bateau rejoint Bohol en 2 heures. Cette île ronde semble tout droit sortie d’un dessin d’enfant, où se dressent des Collines Chocolat. » 

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