Raguse, Syracuse et Taormine - À l'est, trois belles siciliennes

Le grand tremblement de terre de 1693 a tout mis par terre et divisé les Ragusains comme le sol même : fallait-il reconstruire sur place ou aller ailleurs ? Certains ont baroquisé sur le fondement médiéval, c’est Ragusa Ibla, où se distinguent San Giorgio (XVIIIe siècle), église de noble facture sur laquelle le siècle suivant a vissé un grand dôme néoclassique, ou l’église delle Santissime Anime del Purgatorio, à la simple élégance (1740-1787). D’autres ont bâti une ville nouvelle un peu plus haut, c’est Ragusa Superiore, où la croix latine de la cathédrale San Giovanni Battista (XVIIIe siècle) expose dans un cadre urbanistique neuf alors les symboles de la contre-réforme. De beaux palais encadrent ces grands édifices religieux. Les promenades se font selon la logique des lieux et de la lumière. La cuisine de la ville est réputée ; le porc en gelée (gelatina di maiale) ou le blanc-manger ne se démodent pas.
Au programme - Raguse dans les pas d'une locale. On explore Raguse et ses recoins dans les pas de Sabine, expatriée belge, installée en Sicile depuis maintenant plus de quinze ans. Cette passionnée d’histoire de l’art s’est éprise de l’île, qu’elle aime partager avec les voyageurs de passage. C’est avec enthousiasme qu’elle vous partage ses ruelles préférées et spots secrets, ou vous présente ses amis. Elle aime terminer autour d’un apéritif, une excuse propice pour échanger sur les Siciliens, leur vie quotidienne et leurs traditions. La rencontre se veut spontanée, tout comme la balade, s’improvisant au gré des envies et des conversations.

Route pour Syracuse. Installation pour deux nuits sur l’île d’Ortygie, le centre de la vieille cité. L’hôtel est établi sur le front de mer, dans deux belles demeures du XVIIIe siècle. La décoration fait preuve de beaucoup de retenue et de goût dans la mise en valeur des éléments baroques. Pas de flamboiements intempestifs, mais des patines délicates, des filets discrets, des teintes duveteuses : blanc, bleu, gris légers, crème. Les chambres ont conservé leurs dimensions d’origine et ouvrent soit sur la mer par un ravissant balcon, soit sur les belles façades de la rue. Des carreaux de faïence à l’ancienne décorent les salles de bain. Les salons au mobilier prune sont très agréables. Au restaurant, le chef donne beaucoup de pimpant aux ingrédients que lui fournissent, selon les saisons, l’agriculture et la pêche locale.

Au programme - Syracuse en privé. Avec quatre heures devant soi en compagnie d’un guide privé francophone, on peut se permettre de sortir un peu du patrimoine ancien. Et d’aller voir, par exemple, la basilique Madonna delle Lacrime, construite en 1953 par Michel Andrault et Pierre Parat, qui signeront plus tard à Paris la fac de Tolbiac et le palais omnisports de Bercy. Ensuite, bien sûr, le grand théâtre grec, IIIe siècle avant J.-C. et patrimoine mondial ; la cathédrale, XVIIIe siècle et patrimoine mondial aussi ; le palais Beneventano del Bosco, 1779-1788, où s’accomplit le baroque syracusain. Le marché d’Ortygie surprend par l’ordre géométrique qui règne sur les étals : ce merchandising méticuleux met joliment en valeur les fruits et légumes, les poissons, les viandes. En se promenant ainsi, on goûte aux pistaches de Bronte, au lait d’amande, au massepain ou à la salade d’orange.
En option - Noto en privé ; Ortygie depuis la mer.

Route pour Taormine. Installation pour deux nuits au cœur de l’ancien quartier juif. Avec seulement neuf chambres, l’atmosphère de l'hôtel est résolument intimiste. Toutes sont exquises, ornées d’œuvres d'artistes siciliens. Au lever du jour, la terrasse panoramique perchée sur le toit dévoile une superbe toile de fond : le majestueux volcan Etna régnant fièrement sur la baie de Naxos. Dans un tel décor, le petit déjeuner devient une expérience digne des plus belles cartes postales. Confitures d'agrumes siciliens, pains traditionnels, délices faits maison, fruits frais de saison, café et cappuccinos sont préparés selon la plus pure tradition italienne.

Au programme - Taormine en privé. Taormine est encore une ville ancienne : rues étroites, coins et recoins, placettes, cours, jardins. On ne peut pas se contenter des monuments indiqués par les guides de voyage. Il faut se faire un peu explorateur pour découvrir les plus jolis coins, les beaux points de vue. Comme cela demande forcément un peu de temps et que le nôtre est limité, on en gagne en se faisant accompagner deux heures par quelqu’un qui sait. Et qui parle français. On pourra s’entendre sur les envies, les attentes, les possibles, puis leur apporter des réponses concrètes et immédiates.
En option - Taormine depuis la mer.