De Tokyo au mont Kôya par le rail - Un voyage spirituel au Japon

Trajet pour le centre-ville de Tokyo. Installation pour trois nuits dans le quartier de Ginza au sein d'un building tout de verre et d'acier. Votre hôtel a bénéficié des services de l’agence de design américaine Gensler. L’atmosphère est donc à un certain raffinement contemporain et au style international. Avec toutefois ce qu’il faut pour rappeler qu’on est au Japon. Et même à Tokyo ! Les grandes baies du lobby, du restaurant et des meilleures chambres offrent en permanence le spectacle de la ville. Dans son particulier, on bénéficie d’une esthétique raccord, d’un excellent équipement, d’une vaste salle de bains à la japonaise. Le restaurant principal sert une cuisine d’inspiration européenne très technique mais le petit comptoir teppanyaki (cuisson sur plaque chauffante) est un must. Quant au bar lounge, avec terrasse d’altitude, il se recommande pour un cocktail vespéral.

Au programme - Le Tokyo des samouraïs dans les pas d'un local. C'est l'histoire d'une rencontre avec un expatrié français devenu fin connaisseur de la capitale japonaise. Sûrement la meilleure façon de mettre le pied à l’étrier. Celui-ci nous transporte au temps des samouraïs qui, il y a quelques siècles à peine, occupaient encore Tokyo. Des jardins secrets où ils s'adonnaient à la relaxation au temple saturé d'encens qui abrite les tombes des 47 ronins, on marche agilement dans leurs pas. Sans oublier, pour compléter l'expérience, la participation à une cérémonie bouddhiste hors-norme au cours de laquelle un passage vers l'autre monde est ouvert (rien que ça).

Capitale de l’Est et atelier de modernité urbaine, Tokyo, son dynamisme, son goût de l’innovation, son imagination, ses excès et ses audaces, fait tourner les têtes comme un bon saké. Les nouveaux modes de consommation sont là, les tendances, les cuisines, les technologies et les jeux de demain aussi. Un peu d’excentricité ? Direction Harajuku, où lolitas et cosplayers rivalisent de dandysme à la sauce manga. Besoin d’électronique ? Le quartier d’Akihabara en a plein ses magasins géants. Un verre au coude-à-coude ? Les venelles rescapées du Golden Gai à Shinjuku abritent les uns sur les autres quelque 200 estaminets de poche où l’on s’entasse entre amis. La paix ? Les habitants de Tokyo la retrouvent dans les parcs Rikugi-en et Koishikawa Kôraku-en. Des musées originaux ? Le Daimyo Clock Museum, le Japan Toy Museum, le Tabi Museum… Le Japon traditionnel ? Prenez un billet pour un spectacle de kabuki ou de nô, une compétition de sumo, faites une promenade dans le vieux quartier de Yanaka ou au Meiji-jingû, visitez le Fukugawa Edo Museum. En fait, Tokyo a toujours un peu, beaucoup, passionnément d’avance.

Train pour l’onsen Besshô, dans la préfecture de Nagano. Les eaux sulfurées de cette petite station thermale sont réputées depuis longtemps pour leurs vertus curatives et cosmétiques. On fera donc trempette selon la posologie mais l'on peut également visiter l’exceptionnelle pagode de style Song – période Kamakura, 1192-1333 – du temple Anraku-ji.
Installation pour la nuit dans un ryokan, ces hôtels traditionnels japonais. Celui-ci, fondé à l’époque d’Edo, arbore au sol des tatamis et un mobilier bas ainsi que des compositions florales. La chambre, douillette, s'assortit d’un bain particulier. Cependant, il est aussi possible (et recommandé) d’essayer le bassin public, à l’étage supérieur. De là-haut, pendant que l'on barbote, vue sur Besshô et les montagnes. Au restaurant, la cuisine kaiseki prend la forme d'une salve de petits plat et bénéficie tant du savoir-faire des chefs que de la qualité des ingrédients régionaux.

Train pour Matsumoto. Le principal monument de la ville est le château dit du Corbeau, ainsi nommé en l'honneur de ses murs noirs. Construit au XVIe siècle, c’est un ouvrage de prestige qui n’a jamais eu d’autre fonction sinon, peut-être, dissuasive (ainsi s'explique son état de conservation remarquable). Il s'agit en tout cas d'un splendide exemple d’architecture castrale. Et d'une première raison de s’arrêter à Matsumoto. La seconde étant le musée de l’ukiyo-e, des estampes, dont les thèmes variés sont liés au monde des plaisirs bourgeois : courtisanes, théâtre, sumô, paysages célèbres, etc.
Installation pour la nuit au sud du parc du château. L’hôtel est moderne, de bonne gamme et assure le confort attendu. La décoration standard n’est pas au centre du projet, lequel est plutôt fonctionnel : situation, équipement, service. La grande salle à manger affiche un certain décorum, un brin suranné mais plaisant.

Train pour Tsumago. Tsumago-juku est l’un des relais de la Nakasendô, l’une des deux routes qui reliaient Edo (l'ancien nom de Tokyo) à Kyoto pendant la période Tokugawa. D’ailleurs, on randonne encore beaucoup par ici. Dans les années 60, les habitants ont décidé de conserver et de restaurer les bâtiments historiques du village. La visite prend la forme d'un voyage dans le temps où l'on retrouve le Japon de bois des XVIIIe-XIXe siècles.
Installation pour la nuit dans une auberge qui maintient pour les voyageurs le service de toujours. La petite taille des chambres et leur aménagement sont traditionnels. La climatisation est une concession aux façons d’aujourd’hui. Le bain et la cuisine ne dérogent pas à l’ancien way of life. Le premier, éventuellement dans une cuve de cyprès, est très relaxant ; la seconde, le reflet gustatif des saisons.

Train pour Kyoto. Installation pour trois nuits à proximité du palais impérial, au cœur de 1000 ans d'histoire japonaise. L’hôtel a misé sur le confort avec des chambres spacieuses et contemporaines. Elles sont drapées dans un style japonisant minimaliste et agrémentées de pièces d'art qui reflètent les éléments culturels de Kyoto. Sur place, on peut dîner japonais au restaurant ou déguster une tasse de café fraîchement torréfié accompagnée d’une pâtisserie maison. Quant au personnel, il est à pied d'œuvre et toujours de bon conseil.

Au programme - Rencontre avec les moines du temple Daitoku-ji. Fondé en 1319 par Daito Kokushi, Daitoku-ji se présente comme un ensemble de temples du courant bouddhiste Zen, situé au nord-ouest de Kyoto. Alors que le site est habituellement fermé aux visiteurs, cette visite en compagnie d'un assistant francophone permet d'aller à la rencontre d'un moine du complexe. Ce dernier initie les voyageurs au processus de méditation et se plie volontiers à un jeu de questions-réponses, satisfaisant la curiosité de ses hôtes.

Des machiya traditionnelles du magnifique quartier de Gion au jardin minéral du temple Ryôan-ji en passant par le restaurant de soba (nouilles de sarrasin) Kawamichi-ya ; de la terrasse de l’impressionnante gare moderne à celle de l’admirable temple Kiyomizu-dera : la magie de Kyoto, ville natale de chaque cœur japonais, opère instantanément. Elle conjugue à la perfection poésie, art et modernité et vous fait aimer autant le passé que le présent et le futur ! La cité se révèle enivrante comme le parfum d’antan qu’exhalent ses quartiers anciens et cette ivresse est comme un rêve qui hante longtemps après le réveil (et le retour).

Train pour Osaka puis funiculaire pour le temple. Le mont Kôya est le centre du bouddhisme Shingon (fondée au VIIIe siècle, il s'agit de l’une des principales écoles japonaises). Une centaine de temples ont été construits ici et le domaine sacré attire de nombreux pèlerins. La journée met en contact avec une spiritualité que sous-tend la sacralisation de la nature héritée du shinto, la vieille religion japonaise. Motif tangible dans la déambulation d’un sanctuaire à l’autre sur les chemins forestiers… On passera la nuit dans l’hôtellerie (shukubo) d’un temple millénaire. Installation simple et cuisine shôjin, végétarienne. Dans les chambres, tatamis au sol et yukatas pour se vêtir.

Train pour Osaka. Installation pour la nuit dans le quartier de Dôjima au sein d'un hôtel aussi design que tendance. Passée la porte d'entrée, le bel espace lounge trahit le soin qui a été mis à imaginer les espaces, que l'on doit à une décoratrice anglaise de renom. Les chambres présentent des lignes fonctionnelles et intelligemment conçues pour se détendre et se ressourcer. Les teintes chaudes associées à des touches de couleur sont comme un clin d'œil à la dynamique de la ville. L'aspect des habitations s'inspire de la conception modulaire des boîtes à bento japonaises, transformant une pièce de 25 mètres carrés en espace de vie fonctionnel. Quant au restaurant de l'hôtel, il se montre à la hauteur de la scène culinaire de la ville, ce qui n'est pas peu dire.