Espagne

5 films à voir avant de partir en Espagne

5 films à voir avant de partir en Espagne

Il y a des contrastes. Les couleurs vives, bleu intense du ciel d'été, rouge sang d'homme et de taureau, que l'on voit même dans les films en noir et blanc. Un goût pour le drame, même quand il est profondément associé au rire. Une façon de rêver le monde, rendre la terreur légère, à l'image des toreros en petites ballerines de danseuses. Un sens du spectacle qui dépasse le cinéma.

 

1

Un chien andalou, de Luis Bunuel, 1929

 Il n'y a pourtant rien de l'Espagne dans ce film incontournable. Pas d'andalou. Pas de chien non plus. Le film, minutieusement construit pour être certain de résister à toute tentative de rationalisation, fut tourné à Paris, à l'exception des scènes sur la plage de galet qui furent réalisées... au Havre ! Rien de l'Espagne, explicitement du moins, mais deux artistes espagnols sont les pères du film : Luis Bunuel en majeur et Salvador Dali en mineur.

 

2

Blancanieves, de Pablo Berger, 2012

L'histoire, celle de Blanche Neige, hispanisée, est très librement adaptée du conte, mais il y a bien la mère morte en couche, le bon père qui se fait avoir, la méchante belle-mère, la pomme empoisonnée et les sept nains. L'histoire se passe au temps des films muets. Alors, Pablo Berger a fait un film muet. Il joue avec les codes, en respecte certains scrupuleusement, juste un moment, pour le fun, puis plus du tout. L'image noir et blanc est sublime, et dans ce film très onirique toute une vraie Espagne apparaît, filmée avec avec amour et avec précision. Le rituel de la corrida, qui commence avec l'habillage du torero,, le paseo, la force de la religion, celle des superstitions. Drôle et dramatique, un délice.

 

3

Carmen, de Carlos Saura, 1983

C'est une gitane née de l'imaginaire étranger, la Carmen de la nouvelle de Prosper Mérimée, reprise par Georges Bizet dans l'opéra qui fera un scandale et un flop, et est maintenant l'un des plus joués au monde. En l'adaptant au cinéma, Carlos Saura fait enfin de Carmen une femme viscéralement espagnole.  D'abord, en prenant le parti de monter cette pièce dans une version flamenca, puis en mêlant deux histoires, celle de la Carmen de l'opéra, et celle de la Carmen "réelle", l'artiste qui l'interprète, dont le metteur en scène tombe amoureux. À voir avant d'aller goûter une performance de Flamenco en Andalousie.

Source : IMDb

 

4

La Isla minima, d'Alberto Rodriguez, 2014

 Changement d'ambiance pour ce thriller atypique, qui se déroule dans une Espagne post-franquiste, tardant à se débarrasser de ses démons. Loi du silence, contrebande, drogue et sexe, sont la toile de fond du film. Côté décor, de très belles vues sur le Guadalquivir et ses marais vous donneront envie d'aller traîner de ce côté là de l'Espagne, où vous pourrez d'ailleurs trouver, depuis le film, une route andalouse "la isla minima" qui permettra de vous plonger dans les exacts panoramas du film.

 

5

Femmes au bord de la crise de nerf, de Pedro Almodovar, 1988

5 Goyas (l'équivalent de nos Césars) pour ce film sorti en 1988 : meilleur film, meilleur scénario original, meilleur second rôle féminin, et meilleure actrice pour Carmen Maura, qui avait déjà tourné pour Bunuel et pour Almodovar, et qui explose dans ce film. Dans cette Espagne de la movida, une galerie de portraits plus ou moins improbables se croisent et s'entrechoquent, un bègue, une avocate féministe, un terroriste chiite, une grande dépressive, un chauffeur de taxi punk, un témoin de Jehovah... Jubilatoire !